Afternoon Tea à Londres


Comme je vous ai expliqué dans le précédent article, vendredi le 27 septembre a eu lieu un afternoon tea à la Délégation générale du Québec à Londres avec leurs représentants et tous les assistants de langue provenant du Québec habitant maintenant au Royaume-Uni. Incertain d’y aller au départ, je me décide finalement quelques jours avant… et d’hésiter comme ça m’a coûté un bras… 67 fucking livres sterling pour un aller-retour Hull-Londres, sans compter les trajets de métro que je devrais probablement prendre… C’est l’équivalent d’environ 110$ canadiens, juste pour vous donner une idée. Oh et en passant, j’ai une «railcard» qui me donne 33% de rabais sur les trains. Imaginez si je ne l’avais pas. La bus, c’est peut-être de la merde sur roues, mais c’est tellement plus économique.

Johannes vient me porter à la station de Hull et je quitte l’endroit à 8h25 du matin. Y a pas grand-monde là.

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Cette fois, je n’hibernais pas pendant la vérification des tickets. Le trajet s’est passé sans encombres. Enfin!

J’arrive à Londres vers 11h30. Le tea est seulement à 15h30, alors j’ai le temps de visiter un peu. La dernière fois que j’étais à Londres, j’avais seulement vu une station de métro et la gare Kings Cross accompagné de 70 livres de bagages… ça donne pas vraiment une belle image de la ville.

Je peux soit prendre le métro pour me rapprocher de la délégation du Québec, soit m’y rendre à pied. Google calcule que ça prendra 50 minutes, alors la décision s’est vite prise : je vais marcher. Tout d’abord, dès que je sors de Kings Cross, je vois un superbe bâtiment devant moi qui n’est autre que la St-Pancras station. Sincèrement, Kings Cross fait pitié à côté d’elle, surtout de l’extérieur.

St-Pancreas Station

St-Pancras Station

J’avais une carte de Londres sur moi, mais je n’en ai pas vraiment eu besoin. Les indications pour les noms des rues sont toujours aussi merdiques (en Europe les nids de poule sont rares, mais crisse que leur système d’affichage de noms des rues est pourri…) mais il y a des cartes géantes à environ tous les 800 mètres qui nous montrent où on est et de quoi ont l’air les alentours. Je marche, je marche… et c’est beau. C’est bondé de monde, il y a des automobiles partout, mais c’est beau. Y a pas une calisse de poubelle dans les rues, et pourtant elles demeurent hyper propres. Non mais faut vraiment qu’il y en ait très peu, des poubelles, pour le remarquer à chaque fois qu’on en voit une alors qu’on n’a même pas besoin de jeter quoi que ce soit.

Après une quinzaine de minutes, je vois ça :

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C’est le British Museum qui est devant moi. Il est gargantuesque. J’hésite à y pénétrer, sachant que je vais vouloir tout voir et tout lire. Ça serait bin le boutte du boutte si j’arrivais en retard à mon rendez-vous alors que j’avais plus de 3h30 de lousse. Je n’arrive pourtant pas à y résister, mais je me jure de n’y aller qu’en éclaireur : j’y retournerai de toute façon pendant les vacances de Noël avec mes parents. Je gravis les marches et remarque que d’entrer est gratuit. Il y a simplement tous pleins d’énormes vases où on suggère de faire un don de 5 livres au musée. J’suis pauvre, alors fuck off.

Puis, je tombe sur une relique que je ne m’attendais pas du tout à voir ici : La pierre de Rosette.

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La photo est pourrie à cause de la vitre, mais aussi parce qu’il y a trop de monde autour d’elle. J’ai dû attendre 10 minutes pour faire ce cliché sans qu’il y ait 10 000 asiatiques postés devant tentant de prendre la meilleure photo possible (ce n’est pas un commentaire raciste, c’était vraiment comme ça!!! Et puis, j’adore les asiat’). Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est, la pierre de Rosette, dites-vous que c’est… une genre de pierre traductrice. Il y est inscrit un texte en trois langages différents, dont en hiéroglyphes. En fait, sans cette fameuse pierre, on ne saurait toujours pas déchiffrer l’écriture des anciens Égyptiens.

Aux alentours, il y a tout plein de statues et de monuments de l’Égypte antique. Il y a des zones qui sont attribuées à certains siècles de l’Histoire, d’autres à certains peuples… il y en a même une attribuée à l’art de l’horlogerie! Trop de choses attiraient mon attention, je devais foutre le camp de là avant d’y être piégé et vouloir y passer l’après-midi. Je me suis donc donné un but : aller voir rapidement les momies à l’étages, puis redescendre et poursuivre mon chemin vers la Délégation. Malheureusement, la plupart des momies dont la mystique Cléopâtre étaient toujours dans leurs sarcophages (je voulais voir des cadavres dégueux, moi…) mais il y en avait bien une ou deux d’exposées, la plupart de leurs bandages n’ayant pas été retirés pour ne pas traumatiser les enfants.

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Comme promis, je fiche le camp de là. Encore une quinzaine de minutes de marche et voilà que je me retrouve dans le Chinatown de Londres. Même si c’était réellement le bordel tellement il y avait du monde, j’ai adoré. Avoir eu faim, je me serais volontiers arrêté pour bouffer à l’un des petits restos chinois. Encore plus loin, je trouve un magasin appelé Forbidden Planet. Clairement mon genre. BDs, comics, romans, séries tv, films, gadgets, objets de collection (bon ça par contre c’est pas vraiment mon truc)… l’ambiance me plait. Le sous-sol ressemblait au comicbook store de Big Bang Theory, pour ceux qui connaissent. Fan fini de Sherlock Holmes, je trouve un coffret contenant les 4 romans et les 56 nouvelles du plus grand détective au monde (arrêtez avec votre Batman, s’il n’avait pas un sou en poche il pourrait foutre que dalle) et l’achète donc tout de suite, ainsi qu’un superbe livre portant exclusivement sur le professeur Moriarty. Le tout m’a coûté une vingtaine de livres.

Je ne continuerai pas à décrire tout ce que j’ai vu sur mon chemin… bah ouais, je l’avoue, ça me tente pas. Muahahaha 😛 Il y a trop de choses à dire et à décrire! Par contre, je peux bien vous partager une ou deux photos :

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Puis, finalement, je vois ceci de l’autre côté d’une rue :

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My god. Aucune idée pourquoi, mais j’étais trop heureux de revoir ce drapeau. Question d’attachement, je suppose.

Par contre, il n’était que 14h, alors je décide d’aller boire quelque chose à un petit café situé tout près. À l’intérieur, 3 superbes serveuses aux allures latino qui attendent que je leur donne ma commande… mais crisse que je comprenais rien à ce qu’elles disaient. Ayoye que l’accent espagnol mélangé avec l’accent british, c’est quelque chose. Fallait vraiment que je regarde les chiffres inscrits sur la caisse pour comprendre combien je leur devais. J’ai même commandé un ostie de gros muffin sans faire exprès. Good job Simon.

Enfin, je retourne à la Délégation. La secrétaire parle français (of course) et ça fait du bien. Je suis le premier arrivé par contre, alors je m’assied et commence à lire Sherlock Holmes en attendant les autres. Une vingtaine de minutes après, plusieurs Québécois aux visages familiers entrent, dont Merss et Claudia. Trop content de les revoir! Une fois tous ceux qui étaient censés être présents (ou presque) là, on monte à l’étage où nous attendent des représentants de la Délégation, des pâtisseries et tout plein de trucs à boire. Je ne vous raconterai pas vraiment ce qui s’y est passé, mais je dois préciser que Merss et notre autre chum Serge ont carrément tout bouffé ce qui se trouvait devant eux… et devant les autres :-P.

On se sépare ensuite en plus petits groupe, puisque nous ne dormions pas tous chez la même personne (les assistants travaillant à Londres ont gentiment accepté d’héberger ceux venant d’ailleurs pour la nuit). On était censés se rejoindre après avoir déposé nos bagages et avoir soupé à un bar en ville… ça a bien entendu lamentablement tchoké.

Ce fut un mal pour un bien. À la place, on a pu aller à un pub appelé le British Princess qui coûtait pas mal moins cher que la plupart des clubs situés en plein milieu de Londres. Malgré le fait que nous n’étions que 9-10 au lieu de 16-17, c’est pas le fun qui a manqué. Le barman me fait goûter à une superbe bière anglaise blonde. Je me dis qu’il faut absolument que je retienne son nom pour une autre fois… et bien entendu quelques heures plus tard j’avais oublié. N’étant pas un club, le bar ferme à minuit. Une courte, mais méchante belle soirée. C’est fou comme on s’entend bien, toute la gang. Je sais déjà qu’ils vont me manquer lorsque je retournerai à Anlaby.

Le lendemain matin, Samantha, l’assistante qui m’a hébergé, m’accompagne jusqu’à Kings Cross. C’est assez loin, mais on décide de ne pas prendre que le métro, de faire aussi un bon bout à pied pour profiter de la ville, étant donné qu’on avait encore quelques heures devant nous. Notre route fut moins remplies de trucs impressionnante que celle que j’avais empruntée la veille, mais tout de même, ce fût super agréable et bien moins «crowded». Pas un clodo à l’horizon non plus! On est passé juste à côté du zoo de Londres. Ça aurait été super d’y aller, mais on n’avait pas assez de lousse que ça. On arrête manger un truc. Ce qui est super ici, contrairement au Québec, c’est que c’est hyper facile de trouver des genres de fast-food santé. Et non, Subway, ça compte pas pen toute.

On arrive une heure d’avance à Kings Cross, alors on s’assoit pour discuter. Je n’avais pas emmené mes souliers de marche… mes pieds = patates pilées moisies. Ça m’apprendra à «préférer le style au confort». Samantha, elle, a l’air encore super en forme et va continuer à marcher à travers la ville une fois que je serai parti. Oui, elle avait l’avantage d’avoir des bottes de marche, mais maudit que je me sentais moumoune pareil :-P.

Mon train arrive. Je remercie Samantha pour tout.

C’est plate de savoir que je ne pourrai revoir les autres assistants avant un bout, mais je sais que d’autres belles choses m’attendent dans mon coin de pays… reste que c’est dommage quand même. Une gang de québécois dans un pub anglais, c’est quelque chose de vraiment plaisant. Il va falloir refaire ça un jour.

Ouais, c’est sûr qu’on va se refaire ça.

 

S.R.

Une première semaine en Angleterre.


22 septembre 2013

Kingston upon Hull – Royaume-Uni

J’ai oublié de spécifier quelque chose dans mon dernier article.

Le bon samaritain qui me lifte à partir de la gare ne m’emmène pas vraiment à ma nouvelle maison. Non, il m’emmène au bowling. Oui parce que en fait celle qui m’héberge et qui est aussi ma directrice de département, Joanne (je vais l’appeler Jo), était là avec d’autres collègues et leurs jeunes enfants. Donc, après tout le bordel que j’avais finalement réussi à traverser, j’allais devoir me taper une partie de bowling. Nice. Je l’avoue, quand j’étais en Belgique, j’avais hâte à cette partie. Sauf que je ne me doutais pas du tout ne pas dormir pendant le trajet Belgique-Angleterre. Damn it… je pense à des phrases déjà faites en anglais pour me présenter au monde qui sera là-bas, trop fatigué pour participer à de réelles conversations dans ma langue seconde (ni en français, d’ailleurs).

On arrive au bowling, Jo remercie grandement le type qui m’a lifté, moi aussi d’ailleurs. Je lui offre de le dédommager du détour, mais il refuse catégoriquement et me souhaite un très bon séjour en Angleterre, contrairement à ce que j’avais vécu pour m’y rendre. Ouais, je lui avais raconté dans le train mes péripéties avec Eurolines… ça l’avait fait bien rire. Ça me surprendrait pas que ce soit à cause de ça qu’il m’ait proposé son aide.

Donc voilà, je rencontre pour la première fois Jo, qui m’a foi m’a l’air super sympathique. Elle parle très vite par contre, et je dois souvent lui dire à la fin de ses phrases : «Sorry?» afin qu’elle se répète et que je tente de mieux comprendre. Sérieux, je pensais saisir l’accent british plus facilement.

Je prend des souliers de bowling à ma taille. Au Québec je porte des 13, ici des 11. Je rencontre du monde que Jo me présente… J’oublie leurs noms aussitôt. Puis enfin je fais connaissance avec Johannes, l’Allemand qui va travailler à la même école que moi ainsi que sa blonde qui reste avec lui en Angleterre jusqu’à ce qu’on commence à travailler. Les deux sont vraiment gentils et sont meilleurs que moi avec l’accent d’ici, même qu’ils le parlent un peu. Merde, moi aussi je le veux, cet accent!

Je lance quelques boules, je joue plutôt bien pour un type qui ressemble à un zombie… Jo voit bien que je suis sur le bord du coma, alors on part un peu avant les autres. Sur le chemin, elle me fait un topo sur les alentours. Pour nous rendre à la maison, à Anlaby, on doit traverser Hull. Il y a une université, pleins de bars, pleins de magasins… une ville plutôt grande, quoi. Entre 250 000 et  500 000 habitants. Et pourtant, le seul truc que j’ai retenu de petit tour touristique, c’est que la nuit ici, il n’y a rien de fréquentable. Les Portugais et les Roumains sont partout, y paraît. Comme ça ça peut paraître raciste, mais pourtant ce genre de cliché est connu partout en Europe. Et je dois l’avouer, en observant les lieux, que bien que les immeubles et tout ont une certaine allure, les gens eux… c’est pas tous des top modèles mettons. Pourtant, je sens que je pourrai y vivre pas mal d’histoires intéressantes à raconter plus tard…

Quelques minutes plus tard on arrive à Anlaby, qui est vraiment superbe. Vingt fois mieux que Hull, même si c’est plus petit. La maison dans laquelle j’habite est très british et j’adore. J’ai ma chambre et ma salle de bain au 3rd floor et j’ai accès au reste de la maison comme bon me semble. 270 pounds (environ 400$) par mois pour le logement, la télé satellite, internet… pour les prix d’ici, c’est très peu cher. Je suis chanceux. J’habite donc avec Jo, son mari Andy, et leurs deux enfants : Daniel, 4 ans, et Hariett, 1 an. Ils sont adorables, même si la plus jeune a tendance à toujours brailler vers 17h. Je vide complètement mes bagages (un vrai orgasme!) et m’installe tranquillement jusqu’à ce que je n’en puisse plus et m’endorme. Je me lève le lendemain à 14h. Hahaha.

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Je prend une douche rapide et Johannes (ça se dit Yohanès) vient me chercher avec Mayla (sa blonde) pour aller faire un peu de magasinage au centre d’achats Stephen’s, à Hull. C’est à environ 15 minutes d’automobile. Oui, Johannes a son auto, une Volks bien sûr, et c’est une véritable bénédiction. Là-bas, je m’achète un cellulaire Pay as you go avec une carte Sim. Je fais aussi une première épicerie. Il y a des trucs hors de prix et d’autres qui sont carrément donnés. Oh, et il y a des pancartes de pubs de GTA V PARTOUT. Juste pour me rappeler que j’ai pas accès à une console et que je suis le seul humain occidental à ne pas y jouer. Ah non, il y a Johannes aussi.

Le soir, on bouffe notre premier fish and chips. Oh my god. Johannes et moi on demande un «large», alors que Mayla prend un cheeseburger parce qu’elle ne trippe pas sur le poisson. Écoutez, vous avez pas idée de la taille du truc. Un «small» aurait probablement suffi, finalement. Ostie le gars l’a emballé dans genre 4 couches de papier d’un mètre carré. Et vous savez quoi? Arrivés à la maison, tout était trempe! C’était tellement gras que ça a traversé 4 fucking couches de papiers. Vive le cholestérol!

Par contre, c’était un vrai délice. Contrairement à Johannes je n’ai pas pu le finir, mais c’était vraiment juste parce que mon estomac me suppliait d’arrêter de bouffer. Mayla, elle, a été déçue par son cheeseburger… elle a eu droit à une sauce qui allait avec… une sauce verte avec des mottons dedans… et je pourrais même pas vous dire à quoi. Juste le sentir… ayoye. Crisse ça sentait la purée de maïs mélangée avec du jus de poubelle. Johannes a eu le courage d’y goûter. Il a confirmé que ça agressait les papilles autant que la senteur assassinait les narines. Mais à part ça, tout était succulent.

24 septembre 2013

Anlaby, Kingston upon Hull – Royaume-Uni

Johannes et moi prenons rendez-vous la banque que nous a conseillée Jo. Ensuite, direction «The Deep», le plus grand aquarium du Royaume-Uni. De l’extérieur, c’est plutôt impressionnant. À l’intérieur, j’avoue avoir été déçu. Beaucoup de petits poissons, des insectes, des poissons gros mais pas plus impressionnants que ça, des petits requins, deux poissons-scie (bon ok eux ils étaient vraiment cool)… C’était bien, mais pas assez pour le prix qu’ils chargent (10 pounds, soit genre 16$). Johannes et Mayla ont l’air d’avoir mieux aimé ça que moi. Ok faut que je le dise, je voulais voir une grosse pieuvre, moi!!! Ou bien un requin-marteau? Pourquoi pas un béluga? En tout cas, peut-être que j’en demandais trop, aussi.

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Par contre, j’ai adoré les bébites ci-dessous. Pour ceux qui ont bien connu Pokémon, avouez dont qu’elles ressemblent à des Diglett!

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25-26 septembre 2013

Anlaby

On retourne en ville en auto pour aller au Staples, s’acheter des trucs d’école pour le travail. Mauvaise idée. Crisse que c’est cher! Une fois qu’on a trouvé tout ce dont on avait besoin, on va à la caisse. La caissière passe tous mes trucs au scan, puis me demande si j’ai 21 ans. Je fais : «What?». Elle me redemande si j’ai 21 ans. Désemparé, je répond que non, que je n’ai que 20 ans. Elle me demande une pièce d’identité…? What the fuck? Je lui montre mon permis de conduire… et elle m’explique que je dois avoir plus de 18 ans pour acheter des ciseaux. DES CISEAUX!!! Pis pas des ciseaux de 8 pouces de long là, non non, des petits ciseaux moumounes genre école primaire! (Les autres étaient trop chers) J’ai pogné de quoi. Ainsi, la madame doit carter tout le monde qui achète des ciseaux et qui a l’air de moins de 21 ans.

Je peux dire officiellement que jamais je ne me suis fait carter à la SAQ, mais qu’au Bureau en gros, OUI!!!

Vive la logique de ce monde.

Et oui, Johannes, qui lui aussi a acheté des ciseaux, s’est fait carter (il a 23 ans). Il était crampé.

Le lendemain, j’ai visité un peu mon quartier à pied. J’ai trouvé un centre de sport où je pourrai m’entraîner à moins d’un kilomètre (eh oui les gars, je vais reprendre l’entraînement en salle… faut bien que je fasse fondre tous les fish and chips que je vais bouffer), ainsi qu’un petit café appelé le 26 Wilson St. où je pourrai écrire. Je serai assurément un de leurs clients réguliers. Mon prochain roman va d’ailleurs s’écrire en bonne partie là je crois!

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Je sens que je vais me plaire à Anlaby.

En attendant, demain matin, à 7h30, Johannes vient me chercher (j’espère qu’il ne sera pas en retard) pour me porter à la gare de Hull. Je pars pour Londres à un «afternoon tea» en compagnie de tous les autres assistants de langue du Québec… ça va fêter assez solide le soir. Je reviendrai samedi le 28 à Anlaby, et le dimanche, un souper traditionnel anglais est organisé chez les parents d’Andy. J’écrirai donc un autre article la semaine prochaine pour vous raconter tout ça!

Ah et dernier détail vraiment étrange, y fait super beau depuis que je suis arrivé!!! Pourtant c’est un sujet tabou ici, parce qu’il paraît que dès que quelqu’un remarque qu’il fait soleil… bah le temps de merde revient.

S.R.

Un trajet de marde.


Dans cet article, il n’y aura pas vraiment de photos. Pas mal juste du chialage.

Oui, le trajet entre Bruxelles, Londres, puis ma ville a été fuckin’ pénible. Je vous raconte le tout.

Merss, Claudia et moi nous sommes procurés des billets de bus partant de Bruxelles pour nous rendre jusqu’à Londres. Le prix? 11 euros. Et non, on s’est même pas douté que ça devait pas être cher pour rien. D’abord le voyage était de nuit (départ vers 22h et on arrive à 4h du matin) alors on pensait pouvoir dormir dans le véhicule. HAHAHAHA, elle est bien bonne. À nous trois, on a peut-être dormi 2 heures combinées seulement. Dites-vous qu’on a eu des journées méchamment remplies juste avant.

Donc on arrive à la gare Bruxelles Nord, qui je vous rappelle, est située près de l’un des pires quartiers de la ville. On fait affaire avec la compagnie Eurolines, alors nous nous rendons à leur bureau. Maudit qu’on gardait nos bagages près de nous pendant notre attente de la bus. Le monde avait tellement l’air louche… il y en a même un ou deux qui louchaient vraiment calisse! Écoutez, y en a même un qui a rempli sa bouteille d’eau… AVEC LE FUCKING TUYAU QUE LES POMPIERS UTILISENT EN CAS D’INCENDIE. Tabarnak de mongol… y fallait qu’il ait soif en maudit…

Donc on embarque dans le bus. On croyait qu’il y aurait tout plein de sièges vides, mais non, tout est plein. Je m’assied à côté d’un type grognon qui pue. Le chauffeur a l’air portugais… ou espagnol… ou roumain… ou français… on le sait trop pas, mais ostie qu’il parlait mal anglais. Y a aussi une espèce de hippie (à moins qu’il s’agissait d’UN hippie… crisse qu’elle faisait dure…) avec son maudit appareil photo qui prenait des clichés de tout et n’importe quoi (EN QUOI UNE PUTAIN DE PORTE DE BUS PEUT ÊTRE INTÉRESSANTE À PRENDRE EN PHOTO?!) et qui s’obstinait pour tout avec le chauffeur, le trouvant désagréable (elle avait pas tort là-dessus). Ah oui, et un des types qui louchaient a monté à bord, aussi. Ses bagages? Un sac de plastique d’épicerie avec d’autres trucs louches dedans.

Le véhicule démarre, direction France. Jusque là, c’est pas trop mal hein. Merss essaie d’aller pisser, nice try… la toilette est dans une petite cabine incrustée dans les escaliers de la porte de milieu de bus (eh non, pas au fond pour éloigner l’odeur comme dans n’importe quelle crisse de bus qui a du bon sens). Il est tellement grand qu’il doit se pencher tout en tentant de voir quelque chose parce que l’ostie de lumière à l’intérieur marche pas. J’essaie de lui tenir la porte un peu entrouverte pour qu’il puisse viser comme du monde… Après ça je me suis juré de me retenir jusqu’à ce qu’on arrive en Angleterre.

Zéro capable de dormir. Quoique, j’ai peut-être roupillé une petite demie-heure. Écoutez après ça on pète tous la forme… Je regarde dehors et tente de respirer par la bouche (j’ai eu la brillante idée de m’installer au milieu du bus… tsé là où il y a la FUCKIN’ toilette?!). On fait un arrêt à une ville française dont je ne me rappelle plus le nom. Lille peut-être? En tout cas, on s’en fout. Quasiment personne a débarqué là. Ah oui, juste avant on a fait un arrêt à une station d’essence. Merss et moi on débarque, question de se dégourdir les jambes, et là on voit une des passagères venir vers nous (une grosse espagnole. Désolé pour la vulgarité, je suis en mode / »$%?&**&?%) et qui nous demande du feu. On fait signe que non, et que de toute façon elle ne peut pas fumer là, à cause de l’essence. Elle semble avoir compris (not!). On rembarque dans le bus. On voit la grosse ressortir… aller parler au connard de chauffeur… lui demander du feu… on voit le chauffeur qui lui allume sa cigarette…? et qui s’en allume une…? Ostie j’étais épuisé. Quelle bande de cons.

Et on repart. Toujours pas moyen de dormir. D’autres grosses viennent pisser. J’en ai marre. Au moins le mec à côté de moi ne gosse pas trop, il dégage juste une odeur de sueur de cheval. Tout va bien. Je ferme les yeux. Je ne dors pas, mais je ferme les yeux.

On arrive finalement à ce qui ressemblait à un établissement de douanes. What? On a pas traversé la Manche et on est en France depuis genre deux heures… pourquoi des douanes? Eh bien finalement c’étaient des Français. Il fallait sortir tous nos bagages pour les faire scanner. On fait tous la file. Pendant ce temps, un agent Français vient nous voir et crie : «All the luggages in the bus! All the bags in the bus!» What the fuck? On vient juste de les sortir ostie! Puis on a compris : c’est un Français. Il sait pas parler anglais. Le mec travaille aux douanes et est nul en anglais. Wow. On continue d’avancer dans la file.

Après les vérifications, (Claudia s’est fait fouillé sa valise rose) on rentre dans le bus avec tous nos bagages. Et là, calisse, cinq minutes plus tard, on doit débarquer encore!!! Bah oui, parce que on est rendu aux douanes anglaises, maintenant!!!

Pas besoin de débarquer tous les bagages au moins… on a juste besoin de notre passeport. Je sais pas comment le mec qui louche va faire pour passer… ostie qu’être douanier je lui botterais le cul… enfin. On entre là, on remplit un petit formulaire, puis on se présente. Claudia et Merss ont passé comme dans du beurre. Pas moi. J’aime l’accent british. Mais crisse qu’au début on comprend rien. Et par début, je veux dire les 48 premières heures. Elle (une vieille douanière) me demande mon passeport. Puis une autre pièce d’identité. Puis ma raison de voyage. Puis le salaire que je ferai là-bas. Puis l’endroit du travail. Puis mon contrat de travail (une maudite chance que je l’avais sur moi!!!). Puis elle me demande si j’ai de l’argent liquide sur moi. Quel montant. Elle veut même le voir! Je lui montre, pas de problème. Elle continue de taper sur son petit ordi, puis me laisse finalement passer.

What the fuck? Claudia et Merss sont passés comme si de rien n’était alors qu’ils viennent au Royaume-Uni pour la même maudite raison. Ça doit être parce que je portais une casquette. Old bitch. Le pire, c’est que le mec louche qui louche est passé plus rapidement que moi. Conneries…

Moment très triste : l’une des grosses (bah quoi, je sais pas comment l’appeler) passe pas. Il y a un problème avec son passeport ou son visa, on sait pas trop. Elle ne parle pas anglais, seulement espagnol. Si moi je me considère quasiment bilingue et que j’ai de la misère avec ce genre d’anglais, imaginez elle… Elle entre dans le bus pour prendre ses bagages… et se met à pleurer. Elle sort et des douaniers l’escortent je ne sais où. Notre chauffeur de merde a l’air complètement indifférent et démarre sans un regard derrière.

Bref, on pénètre dans un wagon de train pour traverser la Manche. La traversée prend pas mal de temps, alors on peut sortir du bus. La hippie sort son appareil et prend des photos à partir du genre de hublot… Merss et moi on regarde cinq minutes après ce qu’elle photographiait… tabarnak on n’était même pas encore sur ou sous la Manche. Elle prenait des photos… de rien. Dans le noir. Sans flash. Ostie de fuckée… Aventuriers que nous sommes, on décide d’aller aux toilettes du trains, qui se trouvent au premier et au dernier wagon. On tente le premier. Bad idea. Ça nous prend quinze minute nous rendre ostie… On ne sent pas vraiment le bus ou le train bouger. C’est une sensation bizarre, sachant qu’on avance très vite.

On débarque finalement du train, arrivés en Angleterre. Tout de suite, un mindfuck. La circulation à gauche. Vraiment déconcertant au début.

Encore du monde qui viennent pisser dans le bus. C’est génial. Vraiment. On est presque arrivés (j’ai vu le Big Ben de nuit) et voilà qu’une nouvelle odeur s’ajoute à la palette déjà présente dans le véhicule. Mais tsé, une odeur pire que les autres. Aucune idée c’est quoi. Je me sniffe, je sniffe mes voisins… j’arrive pas à trouver. Ostie qu’il est temps qu’on arrive.

Finalement, on arrive à la station de bus Victoria. Le chauffeur crisse son camp je sais pas où sans un au revoir à qui que ce soit. Claudia, Merss et moi, on se met en marche vers la station de Victoria, mais cette fois de métro, située à peine à 500 mètres de là. Devinez quoi : c’est fermé. On s’assied et on attend. On attend pendant 1h30 tabarnak. Car il faut pas oublier, il était genre 4h30 du matin. À 6h on trouve une entrée, mais pour les trains… on continue à chercher, et on trouve celle pour les métros. Elle est fermée, bien entendu. On attend. Encore et encore. Deux trois clodos viennent nous voir pour qu’on leur donne de l’argent, mais à la gueule qu’on faisait, ils ont plutôt vite compris. Il y avait un petit stand de bouffe d’ouvert. Merss se prend un muffin et du jus. Je me prend une bouteille d’eau. Je la goûte… Calisse, c’est de l’eau minérale. Ça goûte rien et ça donne envie de roter. Ostie de belle invention. Oui, j’aurais pu lire l’étiquette avant d’acheter… mais j’étais trop mort pour ça.

L’entrée de métro ouvre vers 7h du matin. On trouve le bon métro pour nous rendre à la gare Kings Cross. Claudia prend un train dans une autre station, mais elle est située juste à côté de la nôtre, alors ça va. Kings Cross, c’est beau. Le design a quelque chose de spécial. C’était aussi très cool de prendre une photo avec la fameuse station 9 et 3/4 de Harry Potter.

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Sauf que quand ton train part à 11h, crisse que c’est long.

Claudia et Merss ont pris leur train vers 9h-9h30. Je devais donc attendre 1h30 de plus, à ne rien faire. Normalement, j’aurais bougé, j’aurais visité! Mais là, aucune chance avec tous les bagages que j’avais avec moi. Je me suis donc installé quelque part et j’ai écris quelques lignes en écoutant de la musique.

Il est 10h56, mon train vers Hull est arrivé, j’embarque. J’ai un siège réservé. Une fille à ma droite et deux gars en face. J’ai même pas le temps de les juger que je m’endors.

Je me réveille une heure après. Mes voisins rient un peu, m’expliquent qu’il y avait eu une vérification de billets, et que même en me bottant les jambes ils n’étaient pas arrivés à me réveiller. Je discute avec mes voisins d’en face, la fille ayant disparue. Les gars m’expliquent qu’en fait il y a eu un problème de rail je sais pas trop où, alors on devait faire un détour. On allait arriver 1h15 en retard. NICE! Sincèrement, à ce point, je m’en foutais un peu. Tout avait été tellement merdique depuis le départ de Bruxelles que ça ne m’avait même pas surpris. Par contre, je devais appeler ma Headteacher, qui était censée passer me chercher à la gare à 14h30. Petit détail : j’ai pas encore de téléphone. Mon voisin d’en face me propose de me le passer, j’accepte avec joie. Ça ne répond pas… je laisse un message. Je continue de jaser avec mes voisins et le cellulaire sonne. On explique la situation à ma Headteacher, qui est pas mal désemparée car elle ne pourra pas venir me chercher avec le retard du train… et c’est là que je me suis remis à croire en la bonté de l’humanité : mon voisin lui a proposé d’aller me porter. My god, j’ai tout de suite accepté, tout comme ma headteacher, plus qu’heureuse.

On arrive à la station de Hull. Je remarque pour la première fois comment mon voisin qui est censé me lifter est arrangé. Coupe de rocker, bottes avec cap d’acier, habillé tout en noir, un peu plus grand que moi, des grosses bagues sur tous les doigts… tsé le genre dont normalement t’hésiterais avant d’accepter quoi que ce soit? C’est une autre preuve que c’est n’importe quoi, les préjugés. Le gars était toute qu’un bon jack. Sa blonde arrive en automobile, un bébé super cute à l’arrière.

Ils m’emmènent à destination tout en me parlant de la ville. Je commence à comprendre pourquoi on dit que les Anglais sont accueillants. Mon sourire revient tranquillement. J’arrive bientôt chez moi. Mon nouveau chez-moi. J’ai hâte. Hâte de dormir, oui, mais aussi de rencontrer mes hôtes et d’explorer mon nouveau monde. J’ai soif aussi… alors je sors ma bouteille d’eau de mon sac.

Eh merde, c’est vrai, c’est de l’ostie d’eau minérale.

S.R.